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title: "Synthèse Act up"
author: "Anne Grand d'Esnon"
ID: 20211117143512
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Cette affiche est réalisée par l’association Act up-Paris en 1997 : appelant à rejoindre la manifestation contre le Sida du 1er décembre, elle présente dans le même temps les revendications de l’association autour des mots « Par le sang. Par le sperme. Par la loi ». Je montrerai que cette affiche repose sur un déplacement du registre médical vers le registre politique dans l’analyse de l’épidémie de VIH/Sida. Sobre, en noir et blanc, faisant écho à la fois au sérieux du sujet et au deuil lié à une mortalité liée au Sida encore très élevée en 1997, l’affiche met d’autant mieux en évidence le groupe de mots au premier plan, en très grands caractères : « Par le sang. Par le sperme. Par la loi. » Ce premier espace textuel repose sur des phrases averbales et affirme implicitement que le VIH se transmet selon ces trois modalités. Le rythme ternaire et le parallélisme de construction ne font que souligner le décalage créé par le dernier terme, puisque la loi n’est pas un vecteur biologique de transmission du VIH, contrairement au sang et au sperme. La loi est donc mise en cause et le bandeau de texte qui suit, en tout petits caractères, vient donner une explication à cette affirmation d’Act up. Act up revendique en effet la révision ou l’abrogation d’un ensemble de lois, désignées très explicitement dans leur nomenclature. Selon l’association, ces lois participent à l’épidémie de VIH et à la mortalité liée au Sida en discriminant, précarisant ou réprimant certains groupes particulièrement vulnérables face à l’infection ou la maladie : toxicomanes, étrangers (notamment en situation irrégulière), prostitué(e)s, malades du Sida, homosexuels. Act up part ainsi d’informations médicales très factuelles pour changer brutalement de registre, en invitant chacun et chacune à s’interroger sur les effets de la loi lorsque, selon l’association, des lois « tuent » indirectement au lieu de protéger.